« Ces trajets qui nous marquent » : différence entre les versions
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Dernière version du 5 avril 2013 à 09:46
Projet développé dans le cadre de l'atelier "Atlas" dirigé par Françoise Schein.
Origines du projet
Nous nous avons tous déjà mis les pieds dans une gare, un métro, une station service, ou encore un ascenseur ou une cage d’escaliers. Nous sommes tous, tous les jours -ou presque-, confrontés à certains de ces lieux. De ce fait, ces derniers ont un statut particulier. Lieux de transit, de passage, lieux communs, ou encore «non-lieux», nous entretenons une relation étrange avec eux. En effet avez-vous déjà fait vraiment attention à ces espaces? Les avez-vous réellement observé? Je veux dire attentivement, avec tous vos sens en éveil? Ces espaces sont des points de transition entre un point A et un point B. Nous les traversons sans jamais vraiment prendre le temps de les observer, de les écouter, de les toucher. Nous y passons instinctivement car nous y sommes contraint, pour parvenir à notre point B. Dans un monde qui prône la vitesse et l’évolution, posons nous un peu, et prenons le temps de réfléchir.



Partant de l’intérêt que j’ai depuis toujours sur ces lieux de passage et leur voyageurs, je me suis rendue dans ces endroits, et ai observé avec tous mes sens. Bien que mon intérêt premier fut pour le lieu en lui-même (froid, impersonnel) mon intérêt s’est rapidement tourné vers les acteurs de ces espaces. Acteurs sans qui, ces lieux n’existeraient pas. À première vue impersonnels, ces derniers sont en fait, de vraies fourmilières, et finalement d’insoupçonnés carrefours relationnels. C’est ce paradoxe qui m’a interpellée. Les relations qui se créent au coeur d’un espace qui, justement, ne s’y prête pas. Des relations physiques, ou pas d’ailleurs. Toujours sur selon un processus d’observation et de témoignages, je me suis intéressée à l'idée de passage, de croisement éphémère. Le fait que ces lieux soient d'abord des lieux de "non connexion" humaine. D’autant plus aujourd’hui, alors que les hommes sont de plus en plus connectés sur les réseaux sociaux, les relations humaines réelles tentent à disparaître. Ici, les gens se croisent immanquablement et irrémédiablement et donc, entrent en relation, même à leur insu.
Au fur et à mesure de ces observations, je me suis intéressé au trajet quotidien en lui-même. Nous avons tous un trajet journalier. Aller au travail ou à l’école... C’est le sujet que j’ai choisi d’étudier: le trajet de mon point A «chez moi» à mon point B «l’école».


Projet
La base de mon projet est donc une comparaison des deux trajets quotidiens marquants de ma vie étudiante:
- Le premier c’était il y a deux ans, pour me rendre à ma prépa à Paris. Habitante de la lointaine banlieue parisienne, je devais prendre la voiture (ou le bus) pour me rendre à une gare, puis prendre le métro. Ce qui, au final, revenait à faire 1h30 de trajet matin et soir.
- Le second est le trajet que je fais tous les jours depuis deux ans pour me rendre à l’ESAM Caen. Mon trajet d’aujourd’hui se résume à 7 minutes en vélo, le long de l’Orne. Autrement dit, un changement radical de ce que j'avais pu connaître avant ça.
Le but de mon projet n’est pas une étude comparative des deux villes, Paris et Caen. Bien que l’approche que j’ai choisie soit plutôt d’ordre graphique, il s’agit d’avantage de retracer le trajet journalier qui fut mon quotidien dans chacune des métropoles.
Le médium que j'ai choisi est la découpe. Dans un premier temps, un plan de chaque ville (à deux échelles différentes) sera dessiné, puis découpé à l'exacto sur un format d'1.50 x 1.50m.
Pendant la réalisation du travail, je prends une photo de chaque petite avancée dans la découpe du plan et réalise une vidéo en stop motion ( de Paris et de Caen) de l'avancement de mon projet, et, métaphoriquement donc, de l'avancement de mon trajet.
Dans un deuxième temps, je parcours mes deux trajets (Paris et Caen) l’un après l’autre, en enregistrant les sons environnants. J’ai ensuite fait un montage de ces deux prises de sons (Paris et Caen) afin de recréer l’ambiance sonore de chaque parcours.





Installation
Pour l’installation de mon projet, j’ai voulu tenter de recréer une ambiance, une atmosphère de marche ou de voyage qui pourrait se rapporter à mon trajet quotidien. Pour ce faire, j’ai accroché mes deux découpages de ville sur deux murs, l'un en face de l'autre. J'ai ajouté entre les deux une grande cimaise faisant office de mur pour les séparer. Le spectateur pourra donc se trouver soit face au plan de Paris, soit face à celui de Caen. Deux paires d’enceintes, positionnées à côté de chaque plan diffusent le montage réalisé à partir des prises de sons sur chacun des parcours. Tout ceci sera réalisé dans une salle d’accrochage fermée, afin de limiter les bruits parasites provenant de l’extérieur. Le spectateur se retrouve donc plongé de manière visuelle et auditive dans l’ambiance de mon parcours quotidien. Les vidéos des stop motion seront visibles, ainsi que mes recherches personnelles, et mes références sur une table de l’autre côté de la pièce.




Références
Ouvrages
- Marc Augé, Un ethnologue dans le métro (1986); Non-Lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité (1992)
- Georges Perec, Espèces d'espaces (1974); Tentative d'épuisement d'un lieu parisien (1975)
Art de la découpe
- Exposition Architecture en Papier, Cité de l'Architecture et du Patrimoine, du 11 octobre 2012 au 17 mars 2013.
- Béatrice Coron
- Lee Jang Sub
- Stephanie Beck
- Mathilde Nivet
- Peter Callesen