« Portrait d'un itinéraire » : différence entre les versions

Version du 4 avril 2013 à 09:02

^{Portrait d'un itinéraire}

• Introduction:

La cartographie obtient depuis ses origines une potentialité multiple, à commencer par celle de comprendre une réalité en offrant un visuel d'un espace par une image réduite, simplifiée et hiérarchisée. Dans les domaines scientifiques, elle serait par définition: « l'outil à l'homme pour concevoir objectivement des territoires qui représentent et/où mesurent une étendue ». On retrouve ce système de donné dans différents domaines tels que: dans l'urbanisme, en géologie, en sociologie voir même en biologie... Une cartographie transdisciplinaire nécessitant une certaine collaboration rationnelle, qui n'inclue malheureusement pas celle des artistes dont leurs imaginaires seraient jugés trop exclusives, partiales, personnelles et sans vérité. Pour moi le projet « Atlas » abolie d'une certaine façon cette frontière en art et science où l'on peut apercevoir certaines similitudes en ce qui concerne la notion « d'information ».

• Interprétation personnelle:

Notre oeil flâne effectivement sur la carte qui reconstitue le plus souvent des informations hiérarchisées selon des (échelles, des codes etc...), ainsi pour mieux représenter un territoire dans lequel il nous serait parfois nécessaire de se situer. Dans mon projet, la carte prend un autre sens, celui d'une subsistance subjective qui chambarderait l'objectivité des données qui était dés lors primordiales, afin de se questionner sur le réel positionnement de l'Homme et des différentes perceptions et sentiments que celui-ci pourrait avoir de cet environnement. Sur un territoire inconnu, il est souvent plus facile de le comprendre par des éléments simples ou complexes qui nous touchent sentimentalement, esthétiquement où qui nous intéressent par leurs intelligibilités ou par leurs incompréhensions. Ces objets, ces architectures et son histoire nous captivent tous de façon différente en fonction de la manière dont l'individu décide de les percevoir. La carte n'est plus assujettie à un propos, le flâneur, à son bon vouloir, peux concevoir une carte qui génèrera elle-même son propre sujet. Pour moi, dans ce travail, la carte n'est pas le territoire VRAI pour tout le monde, mais seulement un exemple de ses multiples représentations possibles. Cette représentation propre à ma vision de ce lieu peut ou ne pas être partagée. Cette carte de la presque-île est avant tout une représentation de mon propre discernement, qui peut, à certains points de vues, paraître dénaturée, fragmentaire voir trafiquée de la réalité. Pour moi la mémoire joue un rôle considérable dans ce travail de cartographie, sinon quel intérêt à découvrir un lieu sans en retenir le moindre renseignement? Divulguer graphiquement mes souvenirs de ce voyage est pour moi une sorte de mémoire à dimension narrative, retraçant mon cheminement aléatoire où les informations personnelles ne sont pas imposées, mais offertes pour toutes les personnes voulant découvrir cet espace de la même façon que moi et en les incitant à faire cette expérience incroyable qui celui de créer leurs propre cartographie.

• Descriptif et protocole:

Lors de ma promenade sur la presqu'île j'ai pris en photo des éléments architecturaux, des objets et des espaces qui mon interpelés par leurs intrigues, leurs sens, leurs fonctions et leur esthétisme. Chaque photo correspond à un point de mon avancé sur ce territoire. Sur un grand format de papier canson, j'ai redessiné à l'encre de chine les traits, lignes et médianes qui construisent et structurent le paysage de mes prises de vues. Les différents éléments représentés sont ensuite jouxtés les uns des autres, en respectant la logique de mon cheminement aléatoire. Ainsi par l'addition d'images redessinées, j'obtiens un tracé à la fois linéaire et disparate qui, dans sa représentation graphique global, pourrait être perçu comme abstrait. Mon dessin forme au final une boucle qui commence à un point « A » puis ce termine à ce même point « A ». Un parcours sans début ni fin, qui n'influencera pas le lecteur dans cet itinéraire qui est le miens. Libre interprétation, le lecteur pourra néanmoins, si il le peut, reconnaître certaines figures atypiques et caractérielles de ce lieu qui lui auront également marqués. Suite à ce tracé à l'encre de chine, sera annexés, à certains endroits, des zones de couleurs qui pour moi sont essentielles et dominantes à certains moments. Les couleurs dominantes que j'ai retenu sont le gris (pour le béton, le macadam et la ferraille qui composent en masse l' infrastructure industrielle); le orange corail (pour la rouille abondante qui recouvre tous les bâtiments et entreprises laissés à l'abandon) et le vert (pour la végétation qui reprend le dessus en se propageant sur les chemins et plaines). Ces zones de couleurs en crayons de formes irrégulières, sont disposées de façon annexe, sur ou à côté de mon dessin, déterminant les traits prépondérants du site ainsi que les phénomènes qui établissent les principales liaisons relationnelles et historiques de ce territoire.

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