« Contagion » : différence entre les versions

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=== Carnet de recherche ===
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== Recherches préliminaires ==
=== Recherches préliminaires ===
 
==== Première idée ====
   
   
[[Fichier:Fgscan1.jpeg|300px|vignette|centré|Ma première tentative a été de peindre deux couches de peintures et de creuser la couche du dessus pour faire apparaitre les différences entre des données statistiques à deux moments donnés. On remarquera mon manque de technique en peinture ce qui m'a très vite fait arrêter cette option ! ]]
[[Fichier:Fgscan1.jpeg|300px|vignette|centré|Ma première tentative a été de peindre deux couches de peintures et de creuser la couche du dessus pour faire apparaitre les différences entre des données statistiques à deux moments donnés. On remarquera mon manque de technique en peinture ce qui m'a très vite fait arrêter cette option ! ]]
==== Un projet modulaire ====
[[Fichier:Fgscan3.jpeg|250px|vignette|gauche|Plus dans l'esprit de mon projet final j'ai ensuite tenté de créer un système rappelant celui de construction des pavillons. J'ai créé 8 éléments qui se combinaient par 4 pour créer des êtres hybrides entre le plan et l'élévation de façade]]
[[Fichier:Fgscan3.jpeg|250px|vignette|gauche|Plus dans l'esprit de mon projet final j'ai ensuite tenté de créer un système rappelant celui de construction des pavillons. J'ai créé 8 éléments qui se combinaient par 4 pour créer des êtres hybrides entre le plan et l'élévation de façade]]
[[Fichier:Fgscan4.jpeg|250px|vignette|centré|Les premières ébauches du projet de blocs s'assemblant.]]
[[Fichier:Fgscan4.jpeg|250px|vignette|droite|Les premières ébauches du projet de blocs s'assemblant.]]
[[Fichier:Fgscan5.jpeg|250px|vignette|droite|Les différents éléments s'assemblaient pour créer cette carte hybride qui grandissait par contamination. Le projet final aurait été sérigraphié sur grand format.]]
[[Fichier:Fgscan5.jpeg|250px|cadre|centré|Les différents éléments s'assemblaient pour créer cette carte hybride qui grandissait par contamination. Le projet final aurait été sérigraphié sur grand format.]]
 
==== Premières ébauches de Contagion ====
 
[[Fichier:Fgscan6.jpeg|250px|vignette|gauche|Deux modèles parmis les premières axonométries dessinées.]]
[[Fichier:Fgscan7.jpeg|250px|vignette|droite|Les premières axonométrie dessinées.]]
[[Fichier:FGAtlas web.jpg|vignette|700px|centré|Première maquette du grand format final de Contagion]]
 




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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===


==== Références et liens avec mon travail ====
[http://owni.fr/2012/04/10/les-data-en-forme-episode27/ Les datas en forme] une expérience sur les cartes et leurs rendus en vidéos.
[http://owni.fr/2012/04/10/les-data-en-forme-episode27/ Les datas en forme] une expérience sur les cartes et leurs rendus en vidéos.


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[http://next.liberation.fr/musique/2013/01/23/le-stop-motion-a-trouve-son-maitre_876127 Un petit bonus vidéo ] réalisé avec la même technique d'animation que le projet "Contagion".
[http://next.liberation.fr/musique/2013/01/23/le-stop-motion-a-trouve-son-maitre_876127 Un petit bonus vidéo ] réalisé avec la même technique d'animation que le projet "Contagion".
====Espace Arte Creative personnel ====
http://creative.arte.tv/fr/space/Electric_Love/messages/

Version du 4 avril 2013 à 12:28

Intentions

Toujours j’entends. Je vois dans les médias. Dans les mots des gens. Un dégoût. Triste et cruel pour la banlieue. Ce que l’on nomme la banlieue. Ces tours immenses. Ces gens que l’on stocke là. Parce qu’il n’y a pas de place ailleurs. Et pourtant dans ma tête et dans mon coeur. C’est des vies qui se jouent. Des drames qui s’écrivent. Dans le sang parfois. Mais aussi de l’amour, des comédies. Tout. Tout une vie. Des vies. De l’autre côté. Ceux qu’on entends pas. Ceux qu’on ne voit pas. La banlieue pavillonnaire. Froide. Molle. Absente. Sans vie. Et qui pourtant s’impose. Partout. Dans toutes les campagnes du monde. Jusque dans les déserts. C’est le portrait de ces endroits que je dresse aujourd’hui. Antichambre de l’hôpital ou tout le monde ira finir sa vie. Antithèse de la nature et de la vie. Crachat venimeux de l’homme sur la nature. Comme pour bien lui montrer. Que. De toute façon. Quoi qu’il arrive. Il n’en a plus rien à faire.

Chacun trace sa route. A travers la campagne. Quelques champs. Des monceaux de betteraves à sucre. Un pavillon. Puis une dizaine. Une centaine. Un millier. Un millier de pavillon. Plus ou moins différents. Plus ou moins toujours les mêmes. Un millier de verrues gerbantes qui poussent à travers les champs. Las des villes et de leurs tours. Les hommes ont rêvé d’un retour à la terre. La terre ? Qu’en reste-t-il ici ? Une carte postale. Un cliché surfait. Défait. Refait. Une pelouse digne d’un centre commercial américain. Nature d’apparence. Sans naturel.

Les années avancent. Les verrues se propagent. C’est une infection. Planétaire. On se traine dans la boue et chacun rêve de ce petit carré. Symbole de la réussite. Symbole de la vie qu’il faut. De la vie qu’on veut. Un petit carré vert. Et la même maison que tout le monde. Ca nous donne l’impression d’être unique. En banlieue pavillonnaire. Derrière les sourires c’est la guerre qui se prépare. La guerre des égo. Bientôt rien ne sera plus comme avant. Et la surface de la terre sera. Recouverte. Recouverte. Recouverte. Recouverte d’un parterre horrible. 15 milliards de verrues entourées de leur carré vert. Symboles infectieux de la somme des égos. Egoisme triomphant. Bien caché derrière nos petites barrières tellement charmantes. Cloisonnés. Parlerons nous encore au voisin ? Seulement pour lui demander d’arrêter. La musique. Le barbecue. Ou la tondeuse. Parce que ce n’est pas le temps. Pas le moment. Pas tout de suite. Rien ne ME va plus. Enfermé dans sur mon terrain. L’autre me fait peur. Je laisse encore mes enfants jouer dans la rue. Mais derrière le rideau. Inquiet. Je regarde ces petits. Etranges. Etrangers. Demain. Devant leur parent je sourirai.

Cloison. Dehors les petits arbres. Dedans de grands vides. La famille. Repliée sur elle même. Implose. Explose. Projetant des millions de gouttes de tristesse. De détresse. Dans le karma du monde. Déchirure. Le lien. Se dénoue. Plus personne ne se croise. Devant les écrans. Un dans chaque pièce. Cinq dans chaque carré cloisonné. 75 milliards d’écrans. Je connais ces gens que je ne connais pas. Je suis connecté avec des gens avec lesquels je n‘ai aucune connexion. Derrière mes murs. Je regarde les gens sur la surface plate. Avec mes lunettes. Je peux les voir en trois dimensions. Ils sont là. Sans pouvoir me toucher. Me prendre dans leur bras. Me rassurer. JE suis un nouvel esclave de la caverne. Mes ancêtres se sont battus ensemble. Pour sortir de leur ignorance. En pleine conscience. Je retourne dedans. Les choses sont plus simples dans ma banlieue pavillonnaire. Je n’ai pas de questions à me poser. Travaillons. Emmagasinons de l’argent. Fuyons les villes. ENFERMONS NOUS ET VIVONS SEULS POUR QUE PERSONNE JAMAIS NE PUISSE NOUS CONTREDIRE.

Banlieue flippante. Sans battement. Le cœur vide. Presque mort. Assistance respiratoire. Un morceau de musique s’élève d’un des fenêtres. Une guitare essaie de tout cramer. Tu verras petit homme. Dans vingt ans. Tu prieras pour ton petit carré.

Un des six modèles de maison utilisé pour le stop motion final


Le lieu

Pour réaliser ce projet, j'ai décidé d'étudier avec trois étudiants géographes les banlieues résidentielles du nord de Caen et notamment celles au coeur desquelles poussent les pavillons.

Une zone pavillonnaire type
Constructions. Encore et encore !
Toujours des maisons qui poussent !
Ca prend forme !
Pavillons. Pavillons. Pavillons.
Pas encore de jardin mais la voiture est déjà là !
Tout se ressemble et on continue de construire au milieu de rien...

Le projet

Tout commence par une carte. Vierge. Ou presque. La mer. Un canal. Quelques artères et quelques villes. Un système nerveux. Un organisme. Vivant. Bien vivant. Il respire. En transparence. Un arbre. Symbole de la nature. De ce que l'homme n'a pas encore touché ni détruit. Puis il y a un scintillement. Subtil. Une maison apparait. Au milieu de tout ca. La nature entoure ce petit carré de terrain avec sa petite maison. Charmant. Un petit coin de paradis. Puis les maisons commencent à pousser. Un peu partout. Tous ces petits carrés commencent à effacer l'arbre, la nature, le décor, les artères et les cellules pour créer un labyrinthe. Opaque.

Préparation

Dessin des pavillons

Tout commence par le dessin des six pavillons différents en axonométrie. Je les ai réalisés en partant de dessins faits à la main puis les ai traités sur Illustrator pour supprimer quelques défauts et leur donner une allure plus graphique.

Un des pavillons en axonométrie à la main (feutre sur papier).
Le même pavillon traité sur Illustrator


Pavillon 3
Pavillon 5
Pavillon 6










J'en ai ensuite tiré plusieurs planches pour un total de 468 pavillons à découper (sans oublier les vignettes double-faces à coller....)

Les planches de pavillons avant découpage











La carte

Elle s'inspire du territoire du Nord Caen et se construit autour de deux axes principaux : la voie d'eau qui va de Caen à la mer et le littoral. Je l'ai dessinée au Posca sur un typon pour pouvoir la coller ensuite sur une vitre sans pertdre la vue sur le paysage à l'arrière.

La carte dessinée dans l'atelier.


Tournage du stop-motion

Pour le tournage de la vidéo en stop motion, il a d'abord fallu installé la carte sur une vitre. Pour avoir la vue sur des arbres, j'ai voulu utiliser une salle du bâtiment A de l'ESAM. Pour ne pas être géné par les modules en métal placés entres les vitres sur la quasi-totalité de la surface de l'école, je me suis installé dans la bibliothèque (seul endroit où j'ai pu trouvé une vitre de plus de 2 mètres de long d'un seul tenant).

La carte installé sur la vitre du rez de chaussée de la bibliothèque de l'Esam


Il ne me restait plus ensuite qu'à installer l'appareil photo relié à l'ordinateur pour capturer les images, prévisualiser les rythmes et monter les images en direct.

L'installation pour le tournage de la vidéo.
La lampe permet de compenser le manque de lumière dû au contre-jour et d'effacer certains reflets gênants apparus sur la vitre à cause des éclairages de la bibliothèque.
















Au bout de 8 heures de tournage, quelques 720 images pour une petite minute et demie d'animation ! Le typon est entièrement recouvert avec les vignettes de pavillons.

Au bout d'une journée de tournage. La carte a entièrement disparu derrière les vignettes.
L'installation en situation.












Montage, étalonnage et création de la bande son

Pour compléter la vidéo un petit montage a été nécessaire pour conformer la séquence aux formats courant, supprimer quelques longueurs et étalonner les couleurs. J'ai ensuite créé un son pour donner plus de vie aux images mais aussi apporter un contre point. La nappe sonore en basse vient contrer l'effet de sautillement du stop motion et lui donne une dimension plus grave, plus terne, plus conforme aux idées que je voulais transmettre dans cette courte vidéo.

La vidéo sur le banc de montage
Sur le logiciel de création sonore.









La vidéo

<videoflash type="vimeo">62770945|1280|720</videoflash>

Présentation finale

La vidéo finale sera présentée dans une pièce aveugle. Le début de la vidéo donnera l'impression d'une fenêtre, d'une ouverture sur le monde. Mais le développement des pavillons viendra enfermer le spectateur dans ce qui s'avérera n'être rien d'autre qu'une boite fermée et sans ouvertures. Plus de photos et de détails au moment de la présentation publique du projet en avril prochain.


Annexes

Carnet de recherche

Recherches préliminaires

Première idée

Ma première tentative a été de peindre deux couches de peintures et de creuser la couche du dessus pour faire apparaitre les différences entre des données statistiques à deux moments donnés. On remarquera mon manque de technique en peinture ce qui m'a très vite fait arrêter cette option !

Un projet modulaire

Plus dans l'esprit de mon projet final j'ai ensuite tenté de créer un système rappelant celui de construction des pavillons. J'ai créé 8 éléments qui se combinaient par 4 pour créer des êtres hybrides entre le plan et l'élévation de façade
Les premières ébauches du projet de blocs s'assemblant.
Les différents éléments s'assemblaient pour créer cette carte hybride qui grandissait par contamination. Le projet final aurait été sérigraphié sur grand format.

Premières ébauches de Contagion

Deux modèles parmis les premières axonométries dessinées.
Les premières axonométrie dessinées.
Première maquette du grand format final de Contagion



Liens externes

Références et liens avec mon travail

Les datas en forme une expérience sur les cartes et leurs rendus en vidéos.

Article wikipedia sur la perspective axonométrique.

Un petit bonus vidéo réalisé avec la même technique d'animation que le projet "Contagion".

Espace Arte Creative personnel

http://creative.arte.tv/fr/space/Electric_Love/messages/