Déambulation

De atlas Caen
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La recherche

La ville, ses habitants, leurs trajets, leurs conversations, leur allure ont toujours suscité en moi de la curiosité et de l'intérêt. Etant moi-même actrice de cette déambulation urbaine j'ai voulu, pour ce projet, inverser les rôles et devenir spectatrice de cette flânerie quotidienne.


Le lieu

J'ai choisi de travailler principalement sur la rue saint pierre, ainsi qu'aux alentours de cette rue principale du centre ville, car ce sont des quartiers dans lesquels j'ai l'habitude d'être. En conséquent il était plus intéressant pour voir de prendre conscience du changement qui se produisait lorsque j'étais observatrice de ces rues et non plus piétonne.


Rue saint pierre Rue saint pierre
Rue saint pierre Rue saint pierre

Rue Saint Pierre


Le projet

Observations

Pour commencer mon projet j'ai décidé de me placer à différents endroits du centre ville, notamment dans les rues principales. Les quartiers auxquels je me suis intéressée sont la rue Saint Pierre, la rue Froide, la place Saint Sauveur, la rue de Strasbourg et la rue des Jacobins.
Mes observations se sont basés sur ce que je pouvais entendre (conversations téléphoniques, dialogues) et sur ce que je pouvais voir. Parfois, je fermais les yeux pour me concentrer uniquement sur ce que je pouvais entendre ou alors sentir, comme par exemple quelqu'un qui passe très de moi. A l'inverse, parfois je me focalisais uniquement sur ce que je pouvais voir (la vitesse à laquelle déambulent les passants, s'ils sont accompagnés ou seuls).


En voici un exemple :


Lieu : 98 rue saint pierre, sur un banc en face de la librairie générale du calvados

Heure : 13h43

« D’ailleurs je me suis bien marré c’est quand je suis passé à côté des vélos. »
Une dame me tend le journal et me demande si j’ai une pièce.
Bruit de vélo qui passe.
Pas de talons qui se rapprochent. Ca dérape.
Bruit de sac qui va contre le vent.
Pas.
Talons.
Un homme est pressé.
Un autre marche lentement. Regarde partout.
Homme pressé.
Vélo pressé.
Deux filles marchent d’un pas normal et discutent.
En général les passants n’ont pas l’air pressé. Seuls les vélos sont pressés.
« Nous on a trouvé une centaine de jeux à craquer sur la wii. »
Couple qui se tient par le bras. Ils avancent doucement.
Beaucoup de sacs d’achat aux mains.
« C’est marrant parce qu’il parlait à moitié comme »
Un homme descend deux marches.
Bruit de voiture.
Bruit de pas beaucoup beaucoup et pas de conversation.
Les gens marchent seuls.
Vélo.
Talons.
Basket Adidas.
Motos qui passent.
Quelqu’un marche derrière moi et entre dans la boutique. Bruit de musique.
Les piétons regardent autour d’eux, et notamment consulte les vitrines.
Un jeune homme mange un sandwich.
Une femme traine des pieds.
Homme pressé main dans la poche de son jean.
Femme énervée qui parle fort.
Un chien.
Deux personnes qui ne parlent pas.
Une femme au téléphone. Elle regarde à l’intérieur d’une boutique. « Où ça, là-bas, là ? »
Jeune homme fume une cigarette marche lentement et regarde son portable.
Bruit de voiture qui se gare.
Vélo.
Voiture qui passe.
Talons.
Conversations.
« Tiens moi je veux bien »
Poussette.
Sac qui cogne contre le mollet.
Talons.
Femme qui ouvre son sandwich.
Vélo.


Ci-joint un document regroupant mes observations faites aux différents quartiers du centre ville devant lesquels je me suis postée.

Toutes ces constatations m'ont permis de prendre conscience que suivant les quartiers où je me trouvais la déambulation étant plus ou moins rapides, les piétons plus ou moins pressés.
Effectivement, si je me situe rue de Strasbourg ainsi que rue Saint Pierre le flux de population est beaucoup plus élevé du fait que ces quartiers sont très commerciaux (présence de magasins, restauration rapide). Au contraire si je me trouve rue Froide la cadence des passants est plus paisible, tranquille, cela ressemble à une ballade. Concernant la place Saint Sauveur et la rue des Jacobins, les moyens de transports sont très présents ainsi qu'aux alentours de ces quartiers.



Histoire fictive

Concernant l'insertion d'une histoire fictive dans le projet final j'ai décidé de mettre en avant les conversations que j'ai pu entendre durant ma période d'observation. Cela donne à l'histoire un caractère aléatoire et surprenant. Effectivement, en ajoutant bout à bout les différents phrases entendues à chaque lieu j'ai remarqué que celles-ci s'assemblaient assez étonnamment. Le résultat final apparait comme une conversation.


Extrait de l'histoire fictive


Pour le projet final j'ai décidé d'insérer cette histoire fictive, écrite avec une typographie spéciale, sur le même papier transparent que pour les photographies.


Le but de mon projet est de parvenir à donner au spectateur le sentiment de visiter Caen. Je souhaite que le spectateur ressente le fait d'être imprégné du rythme de la ville à travers les photographies, la bande sonore ainsi que le dessin. Ce dernier représente les pavés du centre ville qui, selon l'installation, viennent s'entasser aux pieds du spectateur, lui donnant ainsi la sensation de faire corps avec la ville. En me posant à différents quartiers du centre ville je souhaite démontrer que l'urbanisme influence la déambulation : les distinctes ambiances de la ville enveloppent, malmènent ou retiennent le piéton.

L'ensemble de mon projet inclura 19 photographies, une prise de son (moi-même en train de lire certaines de mes observations), un document (sous format Text Edit ou Word) regroupant certaines de mes observations (lorsque je me poste dans un quartier du centre ville et écoute/regarde les piétons), une édition comprenant des photographies, des observations et des dessins (possibilité de la visualiser sous format PDF), 5 dessins et 28 pages de mon carnet de recherches.