La Géographie face à l'Abstraction

De atlas Caen
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Baptiste Roulet, de UNICAEN sur les projets des étudiants en Art / Com de l'ESAM


Jean François Herpin, Adrien Melchior et Jonathan Daufresne .


LIRE LE FICHIER PDF EN TAPANT ICI: Fichier:Projet tutoré - Baptiste Roulet (ESAM Art&Cartographie GETEVU).pdf


Le travail qui fait lʼobjet de ce rapport sʼappuie sur trois projets de lʼatelier Art&Carto de D.Dronet (ESAM). Le plan est construit de telle manière que chaque partie est un niveau dʼabstraction avec un effet cumulatif. Dans le premier projet (Cartographie Rêvée, de Adrien Melchior) nous abandonnons la forme conventionnelle de la carte. Puis, nous abandonnons lʼespace réel pour analyser un espace fictif dans “Au-delà de la plateforme” de Jean-François Herpin. Enfin, cʼest la notion même dʼespace qui est abandonnée pour entrer dans le “Territoire Mental” de Jonathan Daufresne. Je les remercie tous trois ainsi que David Dronet et David Gaillard pour nous avoir confronté à lʼépineuse question : le géographe peut-il se passer de lʼespace ?


CONCLUSION

Lʼatelier Art & Cartographie de lʼESAM a permis de confronter lʼart et la science de lʼespace. Bien plus quʼun choix de médium, ce fut surtout le recours à une façon de penser particulière, à une méthodologie et une posture autre. Du côté de la géographie, cette rencontre fut lʼoccasion dʼêtre confronter à ses limites. Ont-elles été repoussées ? Nous nʼen avons pas la prétention. Mais les projets, un à un, ont permis dʼéclairer des parties obscures de notre discipline que nous mobilisons souvent sans nous en rendre compte. Lʼabstraction forcée, mais progressive, soulève une question. La géographie peut-elle se passer de lʼespace ? La réponse donnée par ce travail est ambiguë. Certes, il fut possible dʼanalyser, de créer des objets sans véritable lien avec le réel, sans attaches et sans fondements avec lʼespace que nous vivons, celui que nous avons lʼhabitude dʼanalyser. Mais lʼobjet analyser ou créer nʼest-il pas de lʼespace ? Bien évidemment oui, il lʼest. Se passer de lui nʼest pas possible quand on fait appel à ses logiques. Le recours à un espace fictif, imaginé, un ersatz, a été ici une obligation pour faire le pont entre lʼart et notre science. Les trois projets on révélés au fur et à mesure des dimensions de nos métiers. La sémiologie permet de faire passer un message. Le rendu graphique est porteur de sens. Lʼesthétisme, socle commun, vient facilité la transmission de ce message. La géographie nous demande aussi de voir au-delà de la donnée. Lʼanalyse qui dépend du regard porté fait apparaitre des formes, des structures, des logiques. Nous avons un véritable langage, les uns par les cartes et les autres par les médias, mais aussi une façon de lire et de décoder le monde qui nous entoure. Enfin, et cʼest un point important qui a été révélé par cette collaboration, la création fait partie du coeur de nos métiers. Cʼest aussi vrai pour lʼart que pour la géographie ou la science en générale. Pour nous géographes, la création est souvent assimilée à la finalité de la carte. Mais elle se conçoit tout au long du travail. Chaque étape est un choix qui a des répercutions sur lʼensemble de lʼoeuvre et du processus de création. Nous utilisons le terme dʼoeuvre car cʼest ce qui rapproche la géographie de lʼart. La géographie, discipline dʼinterface, à la rencontre des sciences humaines et sociales et des sciences de la terre et du vivant peut aussi transgresser la frontière entre les sciences et lʼart!