Mémoire Fragmentaire
Lors de ce projet, je me suis intéressée au quartier d'Hastings et ses alentours, étant la partie de la ville la plus ancienne, le quartier s'organise le long de la rue saint Martin, une ancienne voie romaine reliant Bayeux à Lisieux. Ainsi, j'ai voulu développer l'idée du temps qui passe, qui coule et laisse des traces, empreintes de vie. Le projet était de dresser une carte, un quartier mettant en évidence le changement, les vestiges du passé, des traces, créer une sorte de mémoire fragmentaire du lieu.
Peu à peu, j'ai remarqué les traces faitent par le temps, par l'homme, comme des petites résurgences du passé dans le présent; des superpositions de matières entre la pierre, la brique, le crépi, ou même du bois qui prend la tonalité de la tôle rouillée.
Mais aussi, lors de "ces marches", il y avait des mots, des lettres écritent, déchirées, des affiches... je dirais que c'est la vie des autres, ce sont des codes, des rites, des messages laissaient sur des bouts de carton, sur une porte. Ce sont des empreintes que chaque personnes déposent peu à peu lors de leurs passages. Puis un peu plus loin, il y a ce cimetière, on peut y voir des signes d'effacement qui rivalisent avec ceux de la pérennité. En observant on y voit toutes les étapes de la disparition qui dessinent les limites de la mémoire. Mais cette mémoire peut-être émouvante lorsqu'il faut deviner les noms ou lorsque les lichens commencent à emporter et mènent jusqu'à l'abstraction d'un volume rendu à l'anonymat...
Je vais aux limites de la ville
Limites
Je ne connais pas
Il y a un mouvement dans l'air, très loin
Au dessus, le ciel marbré. Je croise
Je reconnais la lumière, peut être
Le livre des ciels, Kaplan 1985
Collecte de livres
Cette collecte de livres anciens, est une véritable trace de souvenir, de voyage, de pensées. Ceci illustre bien l'idée que je tente de développer pour ce projet cartographique.
Démarche
L'important dans ce projet, c'était de rencontrer les habitants de ce lieu. Ces rencontres ont été bénéfique pour comprendre le quartier, et puis ces personnes avaient une vision différente, quelques fois incomplète dû à l'âge, mauvaise vision, ou même quelques fois la maladie...
Ainsi, j'ai compris qu'il fallait que je fasse participer ces nouvelles rencontres dans ce projet cartographique, je leur ai demandé de me dessiner leurs parcours quotidien.
J'ai voulu expérimenter ma propre mémoire, les souvenirs que j'avais pour ces rencontres. Avec la technique, du lavis, je fais ressurgir idées, images de ma mémoire pour créer des nouveaux portraits par des tâches d'encre abstraites. Le but de cette expérience est de mettre en évidence les limites de la mémoire.
Par les tâches, je peux voir un reflet de ma mémoire, un monde abstrait, une sorte de monde dépouillé et méconnaissable. Oui c'est un souvenir, brumeux, flou, vaporeux...
Et ma vision? Le regard, l'oeil détermine l'image que je suis en train de regarder. Le regard sur une image détermine avant tout ma représentation, et ma mémoire tente de conserver cette image, tente de conserver le temps. Mon but est-il de s'affranchir de l'irréversibilité du temps qui coule?
Photographies de portrait et aquarelles
Adèle, Catherine, Mohamed
Le projet principal est de mettre en évidence les problèmes de la mémoire, les limites, le paysage qui change. Ainsi, la réalité sera indexée sur une échelle de temps, bons et mauvais usages du temps réel. On peut dire que ma carte est à la fois une certaine imposture et authenticité de ce lieu.
Ce qui était important c'est de créer des détails sur la carte, car un monde vu de lion n'a pas les mêmes critères de vérité lorsqu'il est vu de près. Je considère donc que cette carte peut être lu aussi bien de loin que de près.
Les essais de la carte
Zoom sur la carte